Vous êtes auteur, illustrateur, plasticien, dessinateur, scénariste, coloriste, graphiste, un peu de ça ou tout ça à la fois… vous faites partie de la famille des métiers de la création graphique, plastique, audiovisuelle ou multimédia.
Que vous ayez suivi une formation, que vous soyez encore étudiant, dans une classe préparatoire, dans une école d’arts appliqués, dans un BTS Com. Graph. ou dans l'une des nombreuses écoles supérieures d’art ou encore que vous soyez autodidacte, sans doute avez-vous été confronté aux questions, si souvent ressenties comme insondables, de votre statut.
Qu’est-ce donc là que vous faites ?
Cette activité serait-elle donc à ce point exceptionnelle pour qu’elle appelle des régimes d’exception ? Serions-nous en face de situations si particulières qu’elles en deviendraient littéralement inextricables, préférant nous accommoder du coup de réponses vagues, d’avis autorisés plus ou moins éclairés, de raisonnements incertains ? A moins que ce ne soit lié au fait que, pour intéressantes, gratifiantes, socialement reconnues qu’elles soient, ces activités nécessitent en même temps l’exercice d’autres activités, ne bénéficiant certes pas de la même aura, n’étant accomplies le plus souvent que pour des raisons économiques ou alimentaires, mais permettant par là-même la poursuite des premières ; un supplétif en somme.
Ainsi, ce serait davantage la diversité des situations d’activités, leur modalité d’exercice, leur croisement permanent qui ferait planer sur ces professions un épais brouillard de complexité. Il faut reconnaître que les milieux de la création sont marqués par une complexification croissante des situations pour les auteurs. Dans un environnement mouvant (pour des raisons à la fois endogènes – transformation profonde de l’économie du secteur – que pour des raisons exogènes – régime des auto-entrepreneurs, circulaire sur les revenus tirés d’activités accessoires, instruction fiscale étendant le bénéfice de l’article 93-1 quater du code général des impôts à toutes les catégories d’auteurs,…), maîtriser le cadre légal, social et fiscal dans lequel s’inscrivent leurs activités multiples est devenu un véritable défi pour les auteurs.
Parce que derrière la question des rémunérations artistiques apparaît en filigrane celle du travail artistique et de ses mutations (notamment en termes de modèle économique), de sa protection et de sa valorisation (de sa mise sur le marché comme disent les québecois) ; de sa possibilité même. Il faut souligner que cette question s'inscrit paradoxalement dans un contexte de développement sans précédent de ce qu’on appelle l'économie créative et l’économie de l'immatériel (ou de la connaissance) pour laquelle la création l'innovation représenteraient la principale ressource.
Or, depuis les points d'observation que nous occupons, au plus proche des créateurs (auteurs en tous genres et de toutes disciplines, et en particulier, illustrateurs, plasticiens, photographes, designers, artistes-intervenants,…), ceux-là n'ont cessé au cours des dernières décennies d'être économiquement marginalisés pour représenter aujourd'hui le maillon peut-être le plus fragile de la chaîne de co-production et de valorisation de la création (au sens qu’a développé Howard S. BECKER dans son ouvrage majeur, Les mondes de l’art).
Et c‘est d’autant plus vrai que la condition de la grande majorité des artistes (comme le soulignent quelques études socioéconomiques) pourrait se résumer en termes de pénalité économique : à niveau de qualification équivalent, les artistes connaissent des revenus nettement inférieurs aux autres professions classées dans la même catégorie statistique. Entre revenus d'appoint ou de remplacement, minima sociaux, activités support, sous-emploi chronique, multi-activité quelques fois contrainte, quelques fois choisie, l'attraction que continue pourtant d'exercer ce secteur en direction des nouveaux entrants ne cesse de nous interroger. Pour ne prendre qu'un exemple (et sans dire de quoi il est symptomatique), le nombre de candidats à l'entrée des écoles d'art n'a jamais été aussi important.
Comme l’a écrit le sociologue Philippe URFALINO au mitan des années 2000 : « depuis près de trois décennies, un contexte de volontarisme des pouvoirs publics conjugué à un discours valorisant à l’égard des activités artistiques ont rencontré les aspirations de ceux qui souhaitaient vivre de leur passion dans le domaine des arts, ce qui a considérablement pesé dans l’arbitrage des candidats à la vie artistique, dans un sens favorable à la confusion de leur passion et de leur métier ».
Deux raisons sont généralement avancées pour expliquer ce qui ressemble à une malédiction (agrément versus précarité) :
l'augmentation ininterrompue des effectifs au sein des professions artistiques et culturelles s'accompagnerait nécessairement d'une dispersion de leurs revenus (notion d’armée de réserve),
la domination croissante des acteurs de l'aval (les producteurs, les diffuseurs) n'a cessé de se renforcer ces dernières décennies et contribue à transformer les modes de valorisation de la création.
L’ambition de ce site n’est rien moins que de fournir aux professionnels des métiers de la création des informations que nous avons voulu simples, claires, l’enjeu majeur étant de leur permettre de se concentrer sur le développement de leur activité en toute sérénité et dans la plus grande sécurité juridique.
Vous êtes auteur, illustrateur, plasticien, dessinateur, scénariste, coloriste, graphiste, un peu de ça ou tout ça à la fois… vous faites partie de la famille des métiers de la création graphique, plastique, audiovisuelle ou multimédia.
Que vous ayez suivi une formation, que vous soyez encore étudiant, dans une classe préparatoire, dans une école d’arts appliqués, dans un BTS Com. Graph. ou dans l'une des nombreuses écoles supérieures d’art ou encore que vous soyez autodidacte, sans doute avez-vous été confronté aux questions, si souvent ressenties comme insondables, de votre statut.
Qu’est-ce donc là que vous faites ?
Cette activité serait-elle donc à ce point exceptionnelle pour qu’elle appelle des régimes d’exception ? Serions-nous en face de situations si particulières qu’elles en deviendraient littéralement inextricables, préférant nous accommoder du coup de réponses vagues, d’avis autorisés plus ou moins éclairés, de raisonnements incertains ? A moins que ce ne soit lié au fait que, pour intéressantes, gratifiantes, socialement reconnues qu’elles soient, ces activités nécessitent en même temps l’exercice d’autres activités, ne bénéficiant certes pas de la même aura, n’étant accomplies le plus souvent que pour des raisons économiques ou alimentaires, mais permettant par là-même la poursuite des premières ; un supplétif en somme.
Ainsi, ce serait davantage la diversité des situations d’activités, leur modalité d’exercice, leur croisement permanent qui ferait planer sur ces professions un épais brouillard de complexité. Il faut reconnaître que les milieux de la création sont marqués par une complexification croissante des situations pour les auteurs. Dans un environnement mouvant (pour des raisons à la fois endogènes – transformation profonde de l’économie du secteur – que pour des raisons exogènes – régime des auto-entrepreneurs, circulaire sur les revenus tirés d’activités accessoires, instruction fiscale étendant le bénéfice de l’article 93-1 quater du code général des impôts à toutes les catégories d’auteurs,…), maîtriser le cadre légal, social et fiscal dans lequel s’inscrivent leurs activités multiples est devenu un véritable défi pour les auteurs.
Parce que derrière la question des rémunérations artistiques apparaît en filigrane celle du travail artistique et de ses mutations (notamment en termes de modèle économique), de sa protection et de sa valorisation (de sa mise sur le marché comme disent les québecois) ; de sa possibilité même. Il faut souligner que cette question s'inscrit paradoxalement dans un contexte de développement sans précédent de ce qu’on appelle l'économie créative et l’économie de l'immatériel (ou de la connaissance) pour laquelle la création l'innovation représenteraient la principale ressource.
Or, depuis les points d'observation que nous occupons, au plus proche des créateurs (auteurs en tous genres et de toutes disciplines, et en particulier, illustrateurs, plasticiens, photographes, designers, artistes-intervenants,…), ceux-là n'ont cessé au cours des dernières décennies d'être économiquement marginalisés pour représenter aujourd'hui le maillon peut-être le plus fragile de la chaîne de co-production et de valorisation de la création (au sens qu’a développé Howard S. BECKER dans son ouvrage majeur, Les mondes de l’art).
Et c‘est d’autant plus vrai que la condition de la grande majorité des artistes (comme le soulignent quelques études socioéconomiques) pourrait se résumer en termes de pénalité économique : à niveau de qualification équivalent, les artistes connaissent des revenus nettement inférieurs aux autres professions classées dans la même catégorie statistique. Entre revenus d'appoint ou de remplacement, minima sociaux, activités support, sous-emploi chronique, multi-activité quelques fois contrainte, quelques fois choisie, l'attraction que continue pourtant d'exercer ce secteur en direction des nouveaux entrants ne cesse de nous interroger. Pour ne prendre qu'un exemple (et sans dire de quoi il est symptomatique), le nombre de candidats à l'entrée des écoles d'art n'a jamais été aussi important.
Comme l’a écrit le sociologue Philippe URFALINO au mitan des années 2000 : « depuis près de trois décennies, un contexte de volontarisme des pouvoirs publics conjugué à un discours valorisant à l’égard des activités artistiques ont rencontré les aspirations de ceux qui souhaitaient vivre de leur passion dans le domaine des arts, ce qui a considérablement pesé dans l’arbitrage des candidats à la vie artistique, dans un sens favorable à la confusion de leur passion et de leur métier ».
Deux raisons sont généralement avancées pour expliquer ce qui ressemble à une malédiction (agrément versus précarité) :
l'augmentation ininterrompue des effectifs au sein des professions artistiques et culturelles s'accompagnerait nécessairement d'une dispersion de leurs revenus (notion d’armée de réserve),
la domination croissante des acteurs de l'aval (les producteurs, les diffuseurs) n'a cessé de se renforcer ces dernières décennies et contribue à transformer les modes de valorisation de la création.
L’ambition de ce site n’est rien moins que de fournir aux professionnels des métiers de la création des informations que nous avons voulu simples, claires, l’enjeu majeur étant de leur permettre de se concentrer sur le développement de leur activité en toute sérénité et dans la plus grande sécurité juridique.
